Histoire de la restauration du chant grégorien

Avec l’arrivée de l’ « Ars nova », de la polyphonie aux XIVe et XVe siècles, le chant monodique grégorien s’est vu progressivement dénaturé par une recherche d’effets musicaux comme l’adjonction d’un contre-chant, l’alourdissement des finales de mots en liaison avec l’évolution romane de la langue latine. L’usage du grégorien s’est progressivement perdu, les mélodies authentiques ont été altérées, et l’interprétation en a été oubliée. Ce mouvement de décadence a été aggravé tout au long du XVIIIe siècle par le gallicanisme qui a laissé se multiplier de multiples particularités liturgiques au détriment de l’unité de l’Église.

Au XIXe siècle, Dom Guéranger s’est donc lancé dans un vaste chantier visant à redonner à la liturgie son unité sous l’autorité de Rome. Ce travail de restauration a inclus le domaine musical, et les moines de Solesmes ont fait une immense recherche et réalisé une compilation des manuscrits les plus anciens afin de retrouver les mélodies autant que c’était possible, et par une analyse très poussée, tenté de retrouver la manière authentique d’interpéter ce chant.

C’est sous le pontificat de Saint Pie X, dans les premières années du XXe siècle, que les fruits de ces travaux ont été approuvés et donnés à l’Église universelle.