Dom Mocquereau et la synthèse rythmique (9) (Janvier 2017)
Triple mouvement dans la phrase musicale
Dans les trois articles précédents, quelques mises au point de Dom Frénaud nous ont permis de répondre à des objections contre la théorie de Dom Mocquereau. Nous arrivons maintenant au cœur de son étude, dont le but est de clarifier sur le plan philosophique la notion du rythme.
Pour cerner avec précision ce qu’est le rythme, il nous faut d’abord définir le mouvement musical. Ce n’est pas une chose facile, car il résulte de multiples mouvements qui se développent simultanément sur des plans très divers. Pour y voir plus clair, distinguons ces différents plans. Nous serons ainsi en mesure de cerner le sujet immédiat de l’ordonnance rythmique, de dire avec précision dans quel plan se situent les relations d’élan à repos qui constituent le rythme.
La distinction de trois plans
Par rapport au sens de l’ouïe, qui nous intéresse directement ici, il est naturel de distinguer avec Dom Frénaud trois plans :
- Un plan antérieur à la sensation auditive, où apparaît un mouvement local ondulatoire : les vibrations sonores.
- Le plan de la sensation externe elle-même, où se déploient les divers mouvements ou variations qui affectent la qualité sensible et constituent avec elle le sensible par soi.
- Un plan postérieur à la sensation externe, ou plan psychologique de la perception sensible qui enrichit les données du sens externe de tout l’apport fourni par nos facultés internes (imagination, mémoire, et même intelligence) 1.