Le Centre grégorien Saint-Pie X, oeuvre sous l'égide de la Fraternité Saint Pie X dans le district de France, est hébergé par la Fraternité de la Transfiguration (Mérigny). Il a pour but de favoriser l'étude et la pratique du chant grégorien dans un cadre liturgique. Pour cela, il se place dans la lignée de l'interprétation de Dom Gajard et, dans le cadre des sessions qu'il organise, fait participer quotidiennement au chant de la messe et des complies. L'enseignement dispensé s'attache à couvrir l'ensemble des besoins, des débutants jusqu'aux chefs de chœur, en passant par les organistes et les camps pour enfants.
Dates des sessions 2025 : 23 février au 1er mars - 6 au 12 juillet - 17 au 23 août
Voici l'article suivant en vidéo
Dans quelques jours le pèlerinage de Pentecôte nous mettra sur les routes de Chartres à Paris. Comment honorer la sainte Vierge, dont le sanctuaire de Chartres est le point de départ, pendant ces trois jours ? Nous chanterons le rosaire, car « chanter c’est prier deux fois », dit saint Augustin.
Toutefois nous veillerons à chanter « le cantique que la sainte Vierge aime bien », comme elle le disait à l’Isle-Bouchard en 1947. C’est qu’il faut veiller non seulement aux paroles utilisées, mais aussi à la musique.
SESSIONS D'INITIATION D'ACCOMPAGNEMENT A L'ORGUE :
Les dates dépendront des demandes exprimées. Contacter le Centre.
La session pour organistes s'adresse aux musiciens :
La session donne les bases, ou approfondit les règles de l'accompagnement grégorien, en particulier le respect de la modalité grégorienne afin de composer son propre accompagnement. Dans un premier temps l'objectif peut être de savoir lire intelligemment un bon accompagnement écrit.
Le Centre Grégorien Saint Pie X publie aujourd’hui son premier fascicule de cantiques en français à l’usage des paroisses, conformes au Motu Proprio de saint Pie X pour un usage dans la liturgie. Quelques explications s’imposent.
Sans partager toutes les analyses du célèbre musicologue, je dois, après la lecture de sa thèse, “Le chant grégorien et la Tradition grégorienne”, nuancer tout au moins, et proposer une autre lecture de la modalité archaïque. L’analyse des musiques anciennes n’est pas toujours aisée, il n’est pas nécessaire d’accepter à 100 % l’une des deux thèses et de refuser l’autre aussi catégoriquement, certaines analyses se complètent en réalité. En effet, tandis que dom Saulnier analyse les finales modales, Jacques Viret classe les modes selon les incipits.
Par l’analyse des musiques populaires anciennes et de chants enfantins naturels, notre auteur remonte aux structures originelles de la musique : ce ne sont pas les tons et demi-tons montants – comme dans nos gammes modernes – mais plutôt la tierce mineure et la quarte descendantes (do-la et do-sol ou la-mi et sol-mi). À partir de ces échelles très courtes, la gamme se remplit progressivement.
Parmi les pièces anciennes, les litanies des saints utilisent ce qu’il nomme l’incipit tricordal I : tierce descendante + seconde majeure (do-la-sol).
Pour la fête de Notre-Dame de Compassion, un père capucin nous propose un commentaire sur une pièce d'orgue plutôt destinée à la fête de l'Immaculée Conception. Cet article est conçu comme une réparation pour le scandale de l'organiste sataniste qui avait programmé un concert dans une église à Nantes à l'occasion du 8 décembre dernier. À l'opposé de l'organiste anti-chrétienne, nous proposons l'organiste liturgique, soucieux d'appliquer les directives pontificales.
Considérons un organiste pieux et zélé, préparant avec soin, comme il se doit, le 8 décembre. Cette année, notre artiste sacré envisage de jouer l’Ave Maris Stella de Nicolas de Grigny, ou plutôt, d’utiliser cette œuvre pour jouer la messe de l’Immaculée-Conception de la Bienheureuse Vierge Marie. Il redoute le concert, il désire que ce soit pleinement sacré et liturgique, car il se rappelle cet avertissement important : « Chaque fois qu’ils prennent place à l’orgue dans les fonctions sacrées, ils doivent être conscients du rôle actif qu’ils tiennent pour la gloire de Dieu et l’édification des fidèles. Le jeu de l’orgue, qu’il accompagne soit les actions liturgiques, soit de pieux exercices, doit être soigneusement adapté à la nature du temps ou du jour liturgique, à la nature des rites eux-mêmes et des exercices, comme aussi à chacune de leurs parties. » (Sacrée Congrégation des Rites, Instruction de 1958, n° 65-66)
Comment s’y prendre pour adapter convenablement cet Ave Maris Stella ?
Nous avions montré, dans un premier article, la nécessité et l’importance de cette adaptation du répertoire à la liturgie, voyons maintenant comment procéder à celle-là.
Le pape saint Pie X a fixé pour toujours le principe qui doit guider tout musicien d’Église : « Une composition musicale ecclésiastique est d’autant plus sacrée et liturgique que, par l’allure, par l’inspiration et par le goût, elle se rapproche davantage de la mélodie grégorienne, et elle est d’autant moins digne de l’église qu’elle s’écarte davantage de ce suprême modèle. »
Qu’il nous suffise donc d’emprunter au chant grégorien les caractéristiques essentielles de notre interprétation. Deux points retiendront notre attention : 1° le phrasé, 2° le legato. Nous ajouterons pour terminer une note sur la registration.
On rapporte couramment le mot de Mozart : « J’aurais donné toute mon œuvre pour avoir composé l’Exultet. » À première vue, on pourrait le considérer comme une boutade, non qu’il faille nier la beauté du chant de consécration du cierge pascal, mais il faut admettre qu’il s’agit d’une des pièces du répertoire les plus simples dans sa mélodie, comme le sont les préfaces : un ambitus restreint, dans lequel on n’utilise pas tous les degrés de la gamme et sans aucune polyphonie. Il faut ajouter que la manière de chanter le grégorien à l’époque de Mozart n’avait rien de la souplesse apportée par la restitution de l’école de Solesmes par dom Pothier et dom Mocquereau. Que pouvait donc valoir l’Exultet face aux chefs d’œuvre du maître inspiré : les Noces de Figaro, les concertos pour piano ou autres instruments, Don Juan et La Flûte Enchantée, les trois dernières symphonies et le reste de son œuvre ? Berlioz déclarait le plain-chant, issu de la musique des Grecs païens, incapable d’exprimer la musique de Dieu. Il ne concédait qu’à Mozart de s’en être approché, en particulier par l’Ave Verum.
En sens contraire, Mozart n’est pas le seul à avoir établi ce lien entre le chant grégorien et sa musique. Même si cette utilisation de la musique est détournée de son objet premier, j’utiliserai à titre de confirmation l’argument de la musico-thérapie, cette science qui cherche à obtenir des effets bénéfiques sur le corps par l’écoute musicale Il est évident qu’elle n’utilise pas les derniers tubes à la mode. Nombre d’études, comme celle du Dr Nghiem (Musique, intelligence et personnalité), montrent l’effet dévastateur pour le corps et le cerveau de ces musiques dont nous sommes abreuvés en permanence. La musico-thérapie utilise, quasi exclusivement, le chant grégorien et la musique de Mozart.
Quel est donc le rapport entre Mozart et le chant grégorien, pour que lui-même s’en considère si éloigné, que Berlioz émette l’avis contraire et que la musico-thérapie les rassemble ?
Pour tous ceux qui souhaitent s'initier à l'accompagnement et ne peuvent profiter des sessions à Mérigny, le Centre Grégorien propose un nouveau cours par exercices progressifs. Ce cours s'adresse aux débutants complets, mais il peut aussi être utilisé par ceux qui connaissent déjà l'orgue. Le but est d'intégrer petit à petit les notions d'harmonie par la pratique afin de comprendre comment fonctionnent les accompagnements écrits que l'on peut suivre, et de pouvoir noter et jouer facilement son propre accompagnement sur la partition grégorienne.
Ce nouveau cours se met en place progressivement, vous trouverez ici les leçons 1 à 12. Les mises à jour en fonction des retours, la suite et des exemples plus abondants viendront prochainement. Les professeurs sont à votre disposition pour les questions, conseils et corrections, contactez le webmaster.
Bon travail !
abbé Louis-Marie Gélineau
Faut-il accompagner le chant grégorien ? Voilà une question qu’on peut légitimement se poser ? En effet n’est ce pas dénaturer le chant grégorien que lui ajouter cet élément anachronique : l’orgue est apparu après la composition du répertoire, et même plus, la notion de tempérament égal est bien postérieure. Pourtant force est de constater qu’en pratique, il est souvent utopique de vouloir se passer d’accompagnement : pour la foule notamment.
Le chant grégorien n’a pas été écrit dans le but d’être accompagné. En effet cette notion de primauté de l’harmonie est apparue peu à peu, elle a notamment été exposée par Rameau dans son ouvrage Génération harmonique (1737), et cette notion de Basse fondamentale a influencé la musique classique. En conséquence, il ne peut y avoir d’accompagnement qui colle parfaitement, qui tombe juste avec la mélodie.
Il s’en suit que l’accompagnement doit être réduit au strict nécessaire, ainsi que le disait saint Pie X : Comme le chant doit toujours primer, l’orgue et les instruments doivent simplement le soutenir, et ne le dominer jamais.1.
En pratique, il faut être le plus fidèle possible à la mélodie d’où la nécessité d’étudier la modalité, c'est-à-dire le système avec lequel ont été pensées les mélodies.
Le présent cours s’attache à l’étude des grandes lignes de cet art d’accompagner le chant grégorien autour de deux grands thèmes : l’écriture musicale et la modalité.
Extrait de l'Introduction du Cours d'accompagnement du Centre Grégorien
1 Motu Proprio St Pie X §16
Au IXe siècle, Charlemagne souhaite réaliser l’unité de son Empire. Il introduit alors une grande réforme dans la liturgie et le chant liturgique par fusion des héritages romain et franc. Pour cela, il fait venir quelques chantres romains à Aix-la-Chapelle, c’est alors que se constitue notre actuel répertoire grégorien. Le plus ancien témoin du répertoire grégorien, le tonaire de Saint-Riquier (copié peu avant l’an 800) classe les pièces dans ce système de huit modes.
On ne sait pas, au juste, si ces modes sont une structure de composition à l’époque ou un simple règle d’accord entre l’antienne et le ton de psalmodie (pour l’Office, mais aussi pour l’Introït ou la communion) à destination des chantres. La plupart des pièces rentrent dans ce cadre, mais de manière très souple.
Suivant l’ouvrage de dom Saulnier, Les Modes Grégoriens, après un tableau général, nous détaillerons chaque mode avec des exemples musicaux.